//--hrp--// Pourrais-je savoir en quelle année nous sommes sur le module ? Juste histoire de voir si mon BG est cohérent. Merci. //--hrp--//
Tantras, 1358 CVComme à l'accoutumée, Bertrand se leva une heure avant l'aube afin d'aller préparer le réfectoire pour les frères tormites. À quatorze ans, il avait passé toute sa vie dans cette église, depuis le jour où un prêtre, de retour de mission, l'avait ramené au temple. Tout ce qu'il savait de ses origines, c'est que Lambert, son père adoptif, l'avait trouvé dans les contreforts sud des Montagnes de Viteterre, au pied d'une colline plantée d'oliviers.
Lambert n'ayant pas réussi à retrouver les parents de l'enfant, et son retour à Tantras étant des plus urgents, il revint au temple de Torm avec le bébé. Il adopta officiellement l'enfant et le prénomma Bertrand. Lambert était paladin de Torm, et décida que son fils adoptif suivrait sa voie. Dès qu'il fut en âge de manier une arme, le jeune Bertrand apprit à manipuler le marteau de guerre. Cela remontait maintenant à huit ans. Les autres prêtres et paladins de Torm trouvaient que six ans était un âge trop précoce pour commencer l'entraînement martial d'un tormite, mais Lambert ne les écouta pas. Sous sa direction, son fils progressa et devint rapidement un bon combattant. À douze ans, il en remontrait déjà aux adultes, sans toutefois parvenir à les vaincre. Bertrand se fortifia dans son corps et dans sa foi en Torm. En y repensant, l'entraînement de son père était dur, très dur, mais c'était certainement le meilleur.
Revenant à la réalité, Bertrand s'affaira à mettre la table pour le repas du matin. La vie de novice lui laissait peu de temps libre, et l'entraînement avec son père lui en occupait une bonne partie. Le reste de son temps libre, Bertrand le passait en compagnie de Fulbert, le frère de son père. Celui-ci avait choisi la prêtrise plutôt que le paladinat. Le contraste entre les deux frères était saisissant: autant Lambert était un roc taillé dans la masse, autant son frère Fulbert était fluet. Mais les deux hommes avaient une même intensité dans le regard: au fond de leurs yeux brûlait la flamme de la foi en la justice, capable d'embraser les âmes et de détruire le Mal et le Chaos.
Après son service du matin, Bertrand accompagnait Fulbert à l'office. Puis l'oncle et le neveu passait du temps ensemble, Fulbert enseignant à Bertrand les principes du dogme de Torm.
- Que ton père t'apprenne à te battre pour Torm est une noble chose; mais il faut que tu saches pour quelle cause tu combats. Sans cela, tu ne serais rien d'autre qu'un mercenaire.
Après le repas du midi, Bertrand retrouvait son père pour son entraînement quotidien. Quatre heures plus tard, le père et le fils s'arrêtaient pour aller se purifier avant l'office vespéral.
- Tu sais, Bertrand, lui dit un jour son père, tu as fait d'énormes progrès ces derniers mois. Bientôt, très bientôt, il sera temps que je t'emmène avec moi.
- Avec toi ? Tu veux dire, en mission ?
- Evidemment, en mission. Tu nous seras très utile. Et c'est nécessaire si tu veux devenir un paladin.
- C'est que... justement, père... hésita le jeune homme.
- Qu'y a-t-il ? demanda son père. (Voyant l'air désemparé de son fils, il comprit soudain
Tu ne veux pas devenir paladin, c'est cela ?
- Eh bien, non. Enfin, je veux dire... je ne me sens pas prêt. La prêtrise me conviendrait davantage, dans un premier temps. Je sais me battre, et bien même, mais je ne suis pas sûr d'être fait pour cela.
- C'est fâcheux, fit Lambert. Mais qu'il en soit ainsi. Dorénavant, tu passeras le plus clair de ton temps avec Fulbert, afin qu'il te forme. Je dirai un mot pour toi auprès du haut prêtre.
Ainsi, Bertrand commença sa prêtrise sous la direction de son oncle. Il n'en négligeait pas pour autant son entraînement martial, Fulbert désapprouvant de voir un tel potentiel gâché.
- Tu peux être un bon prêtre et un bon combattant de Torm, mon garçon. Ton père et moi finirons ce que nous avons commencé. Et le moment venu, tu choisiras ta voie avec tous les atouts possibles.
Quelque temps plus tard, le monde de Bertrand s'effondra. Il vit son dieu, Torm, affronter Baine le Fléau à Tantras même. Lorsque le dieu demanda leurs forces à ses fidèles, il voulut lui donner les siennes, estimant que sa vie n'était rien en comparaison de la victoire sur les forces du Chaos. Mais il ne put rien en faire. Son père et son oncle l'en dissuadèrent.
- Ton temps n'est pas venu. Tu ne peux te sacrifier inutilement. Tu devras continuer le combat à notre place, et servir Torm de toute ton âme. C'est à cela que nous t'avons formé, mais ce n'est pas encore ton heure. C'est la nôtre. Pardonne-moi mon fils, et que Torm te garde à jamais.
Sans lui laisser le temps de protester, Lambert assoma son fils, et le mit en sûreté dans les sous-sols du temple. Puis il rejoignit son frère et tous deux donnèrent leurs forces à leur dieu, qui luttait face à Baine le Fléau.
Quand il revint à lui, Bertrand se retrouva seul au milieu des ruines du temple de Torm, les cadavres de Torm et de Baine le Fléau encombrant Tantras.
Tel un automate, il se dirigea jusqu'à sa cellule. Là, il s'assit sur sa paillasse et se mit à pleurer.
Tantras, il y a quatre ans- Frère, commença le grand prêtre de Torm, tu es depuis plusieurs années prêtre ici, à Tantras. Notre dieu est fier de toi. Il a décidé de t'honorer de ta première mission.
- Je t'écoute, frère.
- L'ennemi exécré refait surface. Il redevient puissant et regroupe des fidèles. Les frères helmites nous ont rapporté des mouvements inquiétants par-delà les Vaux et le Cormyr. Tu iras là-bas.
- Que serai-je censé y faire ?
- Nous voulons que tu ailles là-bas, et que tu répandes la justice pour les croyants, et la mort pour les impies. Au nom de Torm.
- Comment saurai-je où aller ?
- Torm te guidera. Le Chaos et le Mal sont présents partout en Faerûn. Mais tu es celui que nous devons envoyer. Tu tiens de ton père et de ton oncle. Tu n'es pas vraiment un prêtre, ni totalement un paladin. Mais tu es aussi puissant par tes sorts que par tes armes. C'est toi que Torm a désigné. Ne le déçois pas.
- La volonté de Torm sera faite, frère.
Bertrand alla rassembler ses affaires. En vidant son coffre, il y trouva, caché au fond, un étui qu'il n'avait jamais vu. Celui-ci renfermait une lettre et un anneau.
"Mon fils,
Torm a décidé que nos chemins devaient se séparer. Je t'écris cette lettre avant de partir servir notre dieu.
Comme je te l'ai dit, ton heure n'est pas encore venue. Elle viendra bien assez tôt.
Tu trouveras un anneau avec cette lettre. Les armes qui y sont représentées seront désormais ton nom.
Sers Torm de toute ton âme et va en paix.
Pardonne-moi, mon fils. Adieu."
Armes de l'anneau : d'argent à l'olivier de sinople terrassé sur une montagne du même. Devise: Furor justus, malus malleus.Bertrand ferma son sac, puis se dirigea vers le port. De là, il embarqua à destination de Valbalafre. Depuis, il a erré à travers les Royaumes, des Vaux à la Côte des Epées, d'Amn à la Mer de Lune, combattant le mal sans répit.
Ayant besoin d'un peu de repos, il a accepté d'escorter un marchand jusqu'à une petite bourgade, Aelor.